En France, l’éolien est couramment présenté comme une énergie verte. Pourtant, pour le moment, la réalité est tout autre et ce, pour de nombreuses années encore. Malgré les apparences, il est aujourd’hui prouvé que cette énergie intermittente, pour un projet de déploiement à grande échelle, n’est au final pas une énergie dite verte.

Au-delà du recyclage des éoliennes qui ont une durée de vie courte (environ 20 ans), de la pollution visuelle, du scandale économique qui enrichit surtout les promoteurs et représente un gaspillage d’argent public, des conséquences sur la biodiversité environnante (notamment les oiseaux…), l’éolien c’est surtout une énergie qui est pour le moment polluante.

Le constat est simple : les éoliennes ne sont pas capables de produire de l’électricité en abondance, régulièrement et on ne sait pas la stocker, ce qui est synonyme de production de CO2.

Une énergie dite verte, indirectement émettrice de CO2 à grande échelle

Tout d’abord, le vent n’est pas constant et varie. L’éolienne ne peut donc pas tourner à 100% de sa capacité en continu. Elle ne produira en moyenne qu’un tiers de sa capacité à plein régime. A savoir que celle-ci est à 100% de sa puissance avec un vent de force 7 (50-60 km/h), et chute à 12% à force 4 (24-30 km/h).

Or, durant les 2/3 du temps où le vent n’est pas suffisant, le stockage de l’électricité produite pose lui aussi problème. Nous ne savons pas pour le moment amortir les variations de la production à l’aide d’un stockage afin de s’adapter à la demande, puisque nous ne sommes simplement pas encore en mesure de stocker l’électricité à une si grande échelle.

Pour répondre à une demande instantanée d’électricité en fonction des rafales de vent, ce sont des centrales électriques très réactives qu’il faudra activer, soit, nos énergies fossiles. Ainsi, pendant les 2/3 du temps où les éoliennes ne produisent pas l’électricité demandée, ce sont d’autres sources d’énergie qu’il faudra réactiver et donc entretenir ce qui représente un double investissement. Il est aussi à noter que le gaz qui pourra notamment être utilisé, présenté comme « naturel », génère quasiment autant de CO2 que le fuel.

De plus, quand une période sans vent se prolongera, c’est le nucléaire et le carbone qui devront alimenter notre électricité, basés dans des centrales dont les ressources sont en réduction, ou encore l’électricité des pays voisins. L’éolien ne se suffit donc pas à lui-même et il faut lui coupler d’autres moyens de production d‘électricité.

Les discours politiques selon lesquels il faudrait développer à grande échelle ces énergies intermittentes non stockables sont inconcevables. Surtout quand ceux-ci soutiennent la suppression du nucléaire qui représentait environ 80% de l’électricité décarbonée produite*,qui elle-même représente 90% de l’électricité française. Cela n’est donc aujourd’hui pas possible à grande échelle.

En vulgarisant, cette technologie, qui vieillit vite et ne dure pas dans le temps, n’est donc pas le meilleur investissement pour le moment et accroit le risque de « famine énergétique ».

Il faudra donc du temps pour que ces technologies s’améliorent, pour parler des tabous et informer le grand public, faire un bon choix d’investissement (barrages hydrauliques, recherches dans le nucléaire…), tirer des enseignements de nos pays voisins (notamment l’Allemagne) et avoir conscience des limites des énergies renouvelables. Ainsi, la France qui était excellente dans ce domaine est aujourd’hui en déclin.

*Source : bilan électrique RTE de 2015

Robert Ployart, ingénieur retraité dans les énergies solaire et le nucléaire, témoigne du cas du projet d’éoliennes flottantes au Sud de la Bretagne.

Chloé Fuvel